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A) Un contexte politique favorable En ce début des années 1880, les républicains définitivement installés au Pouvoir, peuvent entreprendre leur merveilleux, mais immense Chantier: la politique de réforme et de modernisation du pays à laquelle ils aspirent. En 1884, la Loi légalise les syndicats. Cette Loi, issue du mouvement ouvrier qui après avoir été écrasé sous la Commune, choisit majoritairement la voie révolutionnaire. Ce mouvement engendre "l'ère des masses" l'envie d'un nombre croissant de citoyens qui comprenant que l' avenir dépend de leur implication personnelle, décident de participer à la vie politique et sociale du Pays. Pour cela , ils se dotent des outils nécessaires : partis, syndicats, associations, organisations de toutes sortes parmi lesquelles la MUTUALITE qui figure aux premières loges. Les responsables politiques , au vu de cette dynamiquecomprennent que l' Etat doit jouer un rôle actif pour corriger les inégalités dans notre société. B) Vers un mouvement mutualiste national "Ni charité publique, ni assistance privée : la SOLIDARITE" 19 Novembre 1881, le député Hyppolyte MAZE dépose le premier projet de Loi de la Mutualité. Ce projet est clair: ce député refuse que l' Etat puisse intervenir de façon massive pour résoudre la question sociale par un système d'assurance obligatoire de l' Etat qui n'est acceptable ni en Droit ni en fait. Rejetant aussi bien la charité privée que l' assitance publique. H.MAZE exalte le principe de solidarité entre les individus, qu'il fait admettre par les congressistes. Ce principe, le Solidarisme, défendu par Léon BOURGEOIS et d'autres républicains de progrès qui à ce tournant du siècle, fondent le " Parti Radical Socialiste" Septembre 1883 à Lyon, premier congrès national des Sociétés de Secours Mutuels 110.000sociétaires mutualistes représentant 251 sociétés. La Mutualité ouvrière est peu présente à cette manifestation où la Mutualité " approuvée" exerce le plus grand rôle. Les mutualistes " ces Boscos" qui barrent leur navire, occupent une place incontournable dans le développement du système sanitaire national, affirment à Lyon s'en tenir uniquement au plan économique : les questions politiques, religieuses sont étrangères au Congrès. La "républicanisation" de la Mutualité est engagée. La Loi en discussion sur les retraites ouvrières et paysannes ne sera votée qu'en 1910. Dans ce contexte la Mutualité réfléchit à la place qu'elle doit occuper dans le cadre d'un système d'obligation. Ce problème se reposera en 1930 lors de l'instauration des assurances sociales, puis en 1945 lors de la création de la Sécurité Sociale. D'une brûlante actualité qui s'annonce pour la rentrée, c'est le fil rouge qui parcourt toute l' Histoire du mouvement avec des défis cycliques. Ce premier congrès de 1883 démontre que les techniques d'entraide aboutissant de fait à une indéniable communauté, existent entre les mutualistes. C) La longue marche de la Loi 17 ans pour aboutir , ce délai s'explique principalement par des problèmes d'ordre politique. Pugnaces, les mutualistes prennent conscience de leur force et de la communauté des problèmes qui les unit. Après Lyon, les congrès sont trisannuels. Les mutualistes tendent à unifier leurs principes et pratiques. 1890 Naissance de la Ligue nationale de la Prévoyance et de la Mutualité 1893 naissance du comité permanent des mutualistes. La Mutualité est perçue comme une institution favorable à la consolidation de la République des petits propriétaires, telle que le conçoit le Parti Républicain Radical , les gouvernements apprécient. En cette fin de siècle la Loi sur les accidents de Travail est votée le 09 avril 1898. D) A la recherche de l' Identité mutualiste La Solidarité doit s'appuyer sur des techniques de gestion solides. Aussi les mutualistes refusent d'être confondus avec les milieux d'Assurance. En 1894 un projet visant à transférer la Mutualité de la tutelle du ministère de l'Intérieur à celui du Commerce est violemment combattu par les Sociétés de Secours Mutuels qui obtiennent gain de cause. La Mutualité est républicaine. Cette évolution essentielle, discrète et efficace se construit. La rationalisation de leurs techniques gestionnaires leur permet de démontrer que l' identité mutualiste est totalement étrangère à celle des compagnies d'assurance. N° 3 Les conséquences de la Loi
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